José Garcia Carmen Martinez, paysan mexicain, parle aux plantes pour un résultat inégalable : lors d’un concours agricole, il obtient 110 tonnes de choux à l’hectare contre 6 pour ses concurrents. Son pouvoir magique : il couvre ses cultures de compliments.



Dans le cadre de mes recherches artistiques qui tournent autour des relations entre les hommes et les plantes, vous avez la possibilité de recevoir  une donation de plante.


L’idée : créer un réel échange avec votre compagne végétale. Vous pouvez m’envoyer quelques lignes, une image par courrier illustrant votre ressenti et vos tentatives d’échange avec la plante. Pour cela, des enveloppes et des cartes vous seront données avec votre compagne.


«-Hier j’ai coupé une petite feuille. Bon, elle te gène, je vois bien, il faut l’enlever, voilà.» me répondait Madame Marchandour 104 ans, pensionnaire à la maison de retraite Terre Nègre à Bordeaux.

C’est cette expérience que je vous propose. (extrait de la lettre attribué à chaque participant du projet)

Ce projet a été à destination toute particulière des personnes agées isolés vivant dans des foyers résidences ou en EHPAD. 


































































Théophilia P et son ficus



1ère résidente inscrite sur ce projet, c’est l’animatrice qui s’occupe du ficus en attendant le retour de Théophilia. «Je lui dis donc bonjour tous les matins et que je le trouve très beau en roulant les R, comme dans le film du même nom». «Je ne lui dis pas que je préfère de loin le ficus à  feuille verte, je ne voudrais pas le froisser». Il a eu droit à un petit dépoussiérage manuel pour que la photosynthèse se fasse correctement ainsi que 2 arrosages. Pendant la manipulation, je lui explique ce que je fais et pourquoi.







Francine P et et son vase d’argent



Je l’ai installé juste à côté des jacinthes que l’on m’a offertes. Quand elle est arrivée, elle n’avait pas l’air d’être en super forme. La plante semblait manquer d’eau. Je l’ai arrosée  en suivant les conseils de la fiche qui allait avec la plante. Je la regarde souvent sans lui parler à voix haute mais mentalement, un peu comme de la télépathie. Je lui dis que : « je pense bien à elle, qu’elle est la bienvenue chez moi et que j’ai hâte de voir son unique fleur ». Mais je sais qu’il va falloir être patiente pour cela. En tout cas, au bout d’une semaine la plante va mieux c’est sûr.




  Cristiane A et sa Fleur de Lune



Je ne lui parle pas beaucoup, ce n’est pas dans  mes  habitudes. Je lui ai juste dit qu’elle était belle et que j’allais bien m’occuper d’elle. Je l’ai posée sur la commode pour que le soleil derrière la vitre ne la brûle pas. Comme elle a beaucoup de feuilles en bataille, de temps en temps, je la brosse avec mes doigts.





Monique J et son Pélargonium
à forte odeur



Je l’ai installé  sur la machine à coudre de la
grande-tante. Tous les matins, je lui dis : « bonjour, je reviens, je vais chercher le journal. À toute à l’heure. Comme tu es une plante d’extérieur j’espère que tu n’auras pas trop chaud chez moi. Mais j’ai peur que tu gèles dehors ». Sinon, je l’arrose et coupe toutes les parties un peu sèches et fanées régulièrement.






Odette C et son herbe vaudoise


Cela fait un plaisir immense quand on est seule et loin de sa famille dans le contexte actuel, que quelqu’un pense à nous et nous offre une plante. C’est également de l’émotion, de  la bonne émotion. Je m’y sens attachée comme à une personne et je voudrais remercier l’artiste qui a eu cette idée. Sinon, la plante est bien soignée. Régulièrement, je la caresse, j’arrange ses feuilles et l’arrose quand elle en a besoin. Dans  ces moments-là, c’est une vraie présence pour moi. Je lui dis qu’elle est belle et qu’elle va être très  bien chez moi. D’ailleurs une petite pousse est sortie dernièrement.













































Madame G résidence Bailly



La plante est posée sur ma table.
Je l'ai changée de pot, j'ai enlevé les feuilles mortes, je l'arrose un petit peu et
je lui parle.





Maria Z.B
Foyer logement Guilbeau



«Bonjour Madame Daguin. Je vous remercie que vous m’avez confié la plante herbe vaudoise. Rassurez-vous, je l’ai bien accueillie et je prends grand soin à cette plante verte. Je l’ai déjà arrosée une fois très légèrement et pulvérisé ses feuilles avec de l’eau sans calcaire. Je parle avec et je souhaite la bienvenue. Je fais les compliments pour ses feuilles bien vertes et sa bonne santé. Encore merci ! Amicalement. »
Maria.





Madame G 


« Votre plante s’est bien habituée chez moi. Je lui parle tous les deux jours, je l’arrose deux fois par semaine. Tout va bien.



Chère madame, la plante est toujours belle. J’en prends bien soin. »









Mme L de La résidence de Bailly



Mardi 2 décembre
L’Aechmia Faciata est devenue ma nouvelle compagne. Quelques feuilles abîmées dû sûrement au transport.
« Depuis 16 heures cet après-midi, tu deviens ma nouvelle compagne. Tu fais partie de la famille des Bromiliacés mais quel est ton vrai nom ?
Je vais chercher à le savoir dans les prochains jours. Pour l’instant, je t’installe sur un tabouret devant une porte-fenêtre. Le soleil est sympa en cette saison. Il y a beaucoup de lumière. Je vais t’observer pendant quelques jours. Tu es légèrement blessée sur quelques feuilles, sûrement dû à un transport mouvementé. Tu es arrivée avec 20 feuilles dont certaines abîmées. Tu es appelée à déménager avec moi car je reste pas ici. Quand ? Je n’en sais rien ».


Mardi 8 décembre
« Après une semaine passée devant une fenêtre, j’ai fini par t’enlever une feuille qui était en mauvais état quand tu es arrivée. Je t’ai toujours pas arrosée car tu avais trop d’humidité à ton arrivée. Et je t’ai nettoyé les feuilles qu’il y avait une pellicule blanche due à un excès d’eau ».



Mercredi 9 décembre
« Ça y est, je viens d’apprendre ton nom compliqué : Aechmia Faciata ou Valse d’argent. Pas trop chaud. Vaporiser très régulièrement et pas d’eau du robinet. Le mieux est le bassinage. J’ai droit qu’à une floraison par an. Pour l’instant, je te laisse dans ton pot. Je verrai au printemps pour un rempotage ».



Mercredi 16 décembre
« Depuis ton arrivée, je t’ai toujours pas arrosée.
Il reste encore de l’humidité dans la terre. Juste une petite vaporisation sur les feuilles ».